Sur Apple TV+, Rose Byrne conclut la saga « Physical » en grande forme

APPLE TV+ – À LA DEMANDE – SÉRIE

« This is a story about control » (« c’est une histoire de contrôle »), chante Janet Jackson au début de l’épisode final de Physical. Depuis ses débuts, la série d’Annie Weisman aura en effet joui du spectacle de personnages en lutte avec leur époque, leur entourage et surtout eux-mêmes, dans le but de conserver un semblant de mainmise sur la direction que prend leur vie.

Parabole vacharde sur le culte de la performance, quel qu’en soit le domaine, Physical poursuit dans sa troisième et dernière saison sa grinçante satire de l’obsession de soi. Sheila, ancienne féministe devenue femme au foyer boulimique et borderline à San Diego (Californie), a pleinement embrassé les années 1980 reaganiennes et transformé son addiction à l’aérobic en un business profitable. Elle s’est défaite, entre-temps, de son gauchiste de mari, universitaire idéaliste et candidat malheureux à des élections locales. Lui a bien du mal à comprendre quelle est sa place dans ce monde qui survalorise la réussite individuelle et la consommation, et ses efforts pour sensibiliser son entourage à la cause environementale laissent imperceptiblement entrevoir la catastrophe écologique à venir.

Si Sheila a l’air de mieux s’en sortir, elle reste rongée par un sentiment d’imposture tenace et une profonde haine d’elle-même. Cette haine est incarnée dans la saison par une nouvelle rivale, Kelly, plus blonde, plus jeune et surtout plus médiatique qu’elle. La saison 2 nous avait régalés de la participation exceptionnelle de Murray Bartlett (The White Lotus, The Last of Us), la troisième nous offre le retour de Zooey Deschanel à l’écran dans la peau de Kelly. Le temps de quelques scènes, l’ex-New Girl rappelle combien elle nous a manqué.

Mimiques désopilantes

Mais plus encore que dans les deux saisons précédentes, Rose Byrne reste la colonne vertébrale de la série. Et celle-ci est incroyablement résistante, même si autour d’elle la machine de Physical semble parfois tourner un peu à vide, faute d’idées. Sa trajectoire continue de porter la série, qui tient essentiellement grâce à l’énergie nerveuse et aux mimiques désopilantes de l’actrice. Elle parvient même à nous faire croire à la conversion de Sheila au bien-être et à la bienveillance, lorsque, séduite par un maraîcher qui lui fait redécouvrir le goût de la tomate de pleine terre, elle tombe le masque publiquement, révèle sa boulimie et décide que, dans les salles de ses franchisés, il n’y aura désormais plus de miroirs.

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Ce personnage est une centrifugeuse autour de laquelle il est difficile d’exister, et si Kelly et Greta (Dierdre Friel), la rondelette mais redoutable associée de Sheila, s’en sortent assez bien, les hommes restent le maillon faible de la série. Mous, infidèles, indécis… Pendant que l’ex-mari de Sheila couche avec la secrétaire, son ex-amant délaisse sa propre femme, qui vient pourtant d’accoucher. Il n’y a guère que Carlos, le sympathique producteur de légumes, qui tire son épingle du lot. La terre ne ment pas.

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