REPORTAGE. Au camping, ils profitent de vacances à pas cher

En général, les gens sont soulagés quand on leur annonce le prix », ​sourit Salomé, derrière le comptoir d’accueil du camping municipal de Plougrescant. Ici, les emplacements coûtent 17,25 € par nuit en haute saison. Un bon plan alors que le budget des Français pour les vacances a baissé de 8 % par rapport à l’an dernier (1). Et que, chez soi comme en vadrouille, le logement reste le premier poste de dépenses. Au bord de la mer, le petit camping se remplit doucement.

« I ci, c’est plus sympa, à l’ancienne ! »

La famille de Matthias arrive dans un grand van blanc pour une nuit. On alterne un jour sur deux entre les campings et les spots gratuits », ​explique l’ingénieur de 33 ans, les cheveux relevés en chignon. À 400 € le plein d’essence, mieux vaut économiser sur le logement. L’Ardéchois parvient à faire descendre son budget vacances à moins de 1 000 € ​pour quatre au total, répartis entre le plein, le logement, la nourriture et une sortie au Puy-du-Fou. Pour faire baisser la facture, la famille compte sur les chèques-vacances de Carole, la compagne de Matthias.

L’ingénieur, lui, choisit soigneusement où poser le van pour la nuit. Dans certains campings, il faut payer pour tout, même pour mettre les pains de glace au congélateur, tempête Matthias. I ci, c’est plus sympa, à l’ancienne ! ​Au camping municipal, pas de piscine ou de toboggan mais une aire de jeux où Juliette, 12 ans, fait de la balançoire tandis que son petit frère file en trottinette dans les allées.

Thierry, employé du camping, entretient la convivialité du lieu avec un grand sourire débonnaire. Il voit le planning de réservations se remplir. Les bungalows sont pleins jusqu’en août, et pour les camping-cars et caravanes, ça va être compliqué. Par contre, on trouve toujours de la place pour les tentes des randonneurs !​ clame-t-il, en désignant les emplacements d’herbe verte. Les marcheurs sont souvent nombreux dans le camping, proche du sentier GR34.

Partir près de chez soi

Quelques allées plus loin, ce sont des cyclistes qui se sont installés. Sylviane et Christian ont garé leur van près de l’entrée, les vélos appuyés contre le grillage. Ces retraités du Morbihan ne partent pas trop loin pour économiser l’essence : On visite à vélo où à pied à partir du camping », ​explique Sylviane, lunettes de soleil sur le nez. Elle et son compagnon touchent chacun 1 500 € par mois. Comme 56 % des Français, ils se restreignent sur l’alimentation pour les vacances : On va beaucoup moins au restaurant. Au supermarché, on regarde les prix de près », ​assure Christian. Mais le couple reste enthousiaste, décidé à profiter après deux années de pandémie. Je suis à la retraite, je lâche les vannes​, rit Sylviane.

À l’ombre des arbres, un autre couple de retraités commence l’apéro. Daniel et Caroline ne partent jamais très loin ​de chez eux, près de Nantes. Adeptes du camping, ils chinent aussi les bons plans sur Internet. J’aime beaucoup France passion. Vous stationnez gratuitement chez des agriculteurs, et en échange, vous achetez des produits locaux », ​s’exclame Daniel. Pour le couple, dormir au camping municipal, c’est aussi l’assurance d’un service de qualité : C’est souvent mieux entretenu que dans les campings privés, et c’est moins cher ! ​sourit Caroline.

Des vacances plus authentiques et moins chères, c’est le mot d’ordre au camping municipal. Un souci d’économie partagé par le reste des Français : 64 % ont le sentiment qu’ils vont devoir se restreindre sur le budget vacances, selon une étude Cofidis/CSA Research. Parmi ceux qui partent, 25 % veulent réduire les frais liés au logement.

(1) Étude Cofidis/CSA Research réalisée du 24 au 27 mai 2022 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 010 personnes âgées de 18 ans et plus