Plus cher, plus loin, les étudiants font les frais de la crise du logement

La crise du logement qui frappe le Nouveau-Brunswick donne du fil à retordre à bon nombre d’étudiants. À Moncton, certains doivent se résigner à payer plus, à s’éloigner du campus ou à se trouver un colocataire.

Désirée Losier, qui entame sa quatrième année d’études en éducation, habitait jusqu’à tout récemment dans un appartement avec un colocataire à Moncton.

Je payais 1120 $ par mois. On était deux qui séparaient ce prix-là. C’était tout inclus : l’eau, le chauffage, l’électricité, etc.

Il y a quelques semaines, le propriétaire du logement a avisé ses locataires que les charges n’allaient plus être incluses.

C’était un bâtiment assez âgé. L’électricité coûtait pas mal plus cher. Ça allait monter les prix quand même pas mal. On allait commencer à payer probablement autour de 1500 $ par mois.

Désirée Losier a trouvé un appartement quelques jours avant la rentrée, mais pourra seulement y emménager le 1er octobre.

Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

Comme l’appartement se trouvait dans un quartier qui n’était pas assez sécuritaire à leur goût et qu’il ne répondait pas vraiment à leurs besoins, les deux colocataires ont décidé de trouver autre chose. Leur budget était de 1200 $ par mois.

Pendant des semaines, ils ont tenté de trouver un logement abordable situé près de l’Université de Moncton – ou d’une ligne d’autobus passant par le campus – sans succès.

J’ai commencé à chercher immédiatement. J’ai commencé à appliquer à travers plusieurs compagnies de logement. […] Malheureusement, tout était rempli, explique Désirée Losier.

Leur bail est arrivé à échéance le 1er août. Désirée Losier est retournée vivre chez ses parents à Memramcook, tandis que son colocataire s’est installé chez des amis. La rentrée approchait à grands pas et rien ne débloquait.

Quand je remarquais que ça ne marchait pas et que personne ne me répondait, que les messages n’aboutissaient nulle part, ça me faisait sentir comme s’il n’y aurait pas de réponses à la fin. Un peu comme, il n’y avait pas de lumière au bout du tunnel. Ça me stressait beaucoup.

Des étudiants attendent l'autobus sur le campus universitaire de Moncton le 1er septembre 2023.

Des étudiants attendent l’autobus sur le campus universitaire de Moncton.

Photo : Radio-Canada

Mardi dernier, à quelques jours de la reprise des cours universitaires, les deux colocataires ont enfin trouvé un logement grâce à un coup de chance et à des contacts. Le loyer est de 1255 $ par mois, en plus de l’électricité.

Ça coûte plus cher qu’on voulait. Mais c’est un endroit sécuritaire, qui était pas mal notre plus gros point. C’est à 10 minutes de marche de l’université et c’est juste à côté des lignes d’autobus, affirme Désirée Losier.

Le hic, c’est qu’ils pourront seulement emménager dans leur nouvel appartement le 1er octobre, en pleine session universitaire.

C’est un autre élément stressant. Mais au moins il y a une charge d’enlevée, au moins on a trouvé un endroit.

Aller un petit peu plus loin

Pascal Dumont a lui aussi été confronté à la flambée des loyers dans le Grand Moncton. Cet étudiant en médecine a dû revoir ses attentes à la baisse pour trouver un logement à un prix qu’il jugeait acceptable.

Je voulais initialement aller dans la région de Dieppe un petit peu plus proche de l’université, mais là, les logements étaient quand même assez chers. Là, ça, ça tourne aux alentours de 1500, 1600 $. […] J’ai finalement pris la décision d’aller un petit peu plus loin pour sauver de l’argent, raconte Pascal Dumont.

Deux personnes souriantes, côte à côte.

Pascal Dumont et Noémie Chiasson, étudiants en médecine, habitent dans le même quartier, à une quinzaine de minutes de route du campus.

Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

Il a abandonné l’idée d’habiter seul et a choisi un appartement plus éloigné du campus, à 15 minutes en voiture. Lui et son colocataire paient 1425 $ par mois, plus l’électricité et Internet.

Pascal Dumont raconte d’ailleurs que son frère a habité dans le même immeuble, il y a quelques années, et qu’il payait bien moins cher.

À ce moment-là c’était 795 $, donc ça démontre l’augmentation des prix. C’est quand même impressionnant, dit-il.

Sa collègue de classe, Noémie Chiasson, habite elle aussi dans cet immeuble, dans le nord de Moncton. Elle paye 1400 $ par mois, plus les charges, pour un appartement à deux chambres.

C’est quand même pas si pire, parce qu’on est deux à payer. Mais c’est quand même cher parce que le prix que je paye en ce moment n’inclut pas l’électricité, puis des choses comme ça, dit-elle.

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